Récemment, j'ai eu l'occasion de participer à la feste médiévale de St-Marcellin. J'ai été invité par les membres du camp viking, en tant que fileuse, à faire partie de leur kiosque sur les arts textiles ancestrales, dans lequel on y présentait cardage, filage, tissage et tricot avec les méthodes de l'époque. Ce fut une journée très intéressante et cela m'a donné le goût de vous partager ce que mes recherches et cette journée m'ont appris.
Durant toute la période du Moyen Âge la laine reste la fibre la plus employée suivi du lin et du chanvre et en tout dernier la soie et le coton.
Le processus de fabrication de l'étoffe débute par la tonte des moutons qui se fait en mai à l'aide de cisailles (sorte de grand ciseau) suivi du triage, pour éliminer les impuretés et séparer les qualités de laine, celle de moins bonne qualité servira de bourre ou pour du fil très grossiers qui aura d'autres utilités que celle de la fabrication de vêtements. Viens ensuite le lavage en eau chaude répétés et du graissage à l'huile ou au beurre pour protéger la laine, chez les paysans le lavage moins rigoureux afin de conserver un peu de lanoline dans la laine est pratiqué plutôt que le graissage.
La transformation de la laine en fils débute avec le peignage, réalisé à l'aide de peigne fabriqué d'un morceau de bois en forme de T garnie de longues dents, à noter que le cardage avec des brosses est apparue au XIV siècle.
À cette époque, le filage est le travail des femmes et se fait avec une quenouille (a), bâton qui permet de fixer le paquet de laine peigné et avec le fuseau(c) qui sert à tordre et enrouler le fil (b) comme sur l'illustration. Cette méthode a été utilisée jusqu'à l'arrivé du rouet au XV siècle. Enfin, pour ajouter un peu de couleur à ces fils on fesait des teintures à base de plantes.
Le tissage, la formation de l'étoffe à partir du fils, se fait sur métier vertical, un cadre de bois sur lequel les fils sont attachés et tendus par des poids. La façon de l'utiliser est bien expliqué dans la vidéo suivante: youtube.com /watch?v=VSy3Fjif9xE
On utilisait aussi de petit métier à tisser à peigne ou à carte pour faire des ceintures ou des galons que l'on cousait aux vêtements aux ourlets des manches, des bas des tunique et robes ou encolures, ce qui permet de prolonger la vie des vêtements puisque le galon s'use avant le tissus donc on pouvait changer seulement le galon.
Plusieurs des méthodes présentés sont encore aujourd'hui utilisées par des artisans ou pour des reconstitutions historiques.
Si cette article a piqué votre curiosité, je vous invite l'an prochain a visiter la feste médiévale de St-Marcellin où vous pourrez voir en réelle tout ce savoir faire.
Métier à peigne
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